L’efficacité des travaux de rénovation énergétique sur les logements classés F ou G, qualifiés de passoires thermiques, fait débat. Certaines déclarations récentes laissent ainsi entendre qu’une majorité de ces logements resteraient des passoires après travaux. Pourtant, une analyse approfondie des données disponibles montre que cette affirmation est inexacte.
L’idée que 60 % des passoires thermiques resteraient dans cette catégorie après travaux découle d’une lecture erronée d’un rapport de la Cour des comptes publié en 2023. Ce document analysait le programme MaPrimeRénov’ Sérénité, qui permettait aux ménages modestes de financer des rénovations énergétiques. Le rapport indiquait alors que 20 % des logements rénovés grâce à ce dispositif restaient classés F ou G après travaux, tandis que 41 % atteignaient une étiquette E. Or, les logements classés E ne sont pas considérés comme des passoires thermiques. L’addition de ces deux pourcentages a ainsi conduit à une conclusion erronée sur la proportion de logements restant en situation de précarité énergétique après travaux.
Le programme MaPrimeRénov’ Sérénité a été remplacé en 2024 par un nouveau dispositif de rénovation d’ampleur, plus exigeant. Désormais, pour être éligibles à une aide publique, les travaux doivent permettre de gagner au moins deux classes énergétiques. Concrètement, un logement classé G devra atteindre au minimum une étiquette E après travaux pour obtenir une aide de l’État. Ce changement rend dorénavant impossible le fait qu’un logement demeure une passoire thermique après avoir bénéficié de ce nouveau dispositif de rénovation d’ampleur.
Si ce nouveau cadre réglementaire garantit une amélioration des logements rénovés, il reste difficile d’avoir une vision globale de l’évolution du parc immobilier. Tous les travaux réalisés ne bénéficient pas d’aides publiques, ce qui complique le suivi des résultats. Malgré ces limites, les données disponibles montrent une réduction progressive du nombre de passoires thermiques. Le nombre de logements classés F ou G diminue d’année en année, confirmant que les dispositifs de rénovation énergétique produisent des résultats concrets.