La quatrième édition de la Journée contre la précarité énergétique, organisée par la Fondation Abbé Pierre, met en lumière les défis persistants et les réformes en cours pour éradiquer la précarité énergétique en France. En 2021, lors de la première édition, la réforme du Diagnostic de Performance Énergétique et la loi Climat Résilience avaient constitué des jalons importants. Aujourd'hui, en 2024, les associations militantes réclament une accélération des rénovations performantes pour répondre efficacement aux besoins des ménages vulnérables.
Cette année a été marquée par une série de réformes et de modifications réglementaires, créant une période d'instabilité. Parmi celles-ci, la réforme avortée de MaPrimeRénov’, la mise en œuvre du nouveau dispositif de certification du DPE au 1er juillet 2024 pour les petites surfaces, ainsi que l'annonce de l'adaptation du calendrier et de la simplification du DPE. Ces changements ont en effet suscité des inquiétudes quant à leur impact sur les occupants des passoires thermiques, des logements particulièrement énergivores.
Les acteurs du secteur soulignent que 2024 a été une année complexe, avec des réformes interrompues et des ajustements qui risquent de ralentir les efforts de rénovation. Le financement public des travaux en mono-gestes doit, comme prévu initialement, cesser fin 2024 et le gouvernement a récemment annoncé la prolongation du système mis en place en mai 2024 jusqu’en 2025.
Le DPE reste par ailleurs un outil crucial pour la protection des locataires. Toutefois, les modifications récentes visant les petites surfaces pourraient faire sortir 140 000 logements du statut de passoires thermiques sans nécessiter de travaux, créant ainsi des inégalités basées sur la taille des logements. Malgré la loi Climat Résilience qui gelait les loyers des logements classés F et G depuis août 2022, de nombreux locataires continuent de plus de subir des augmentations de loyer abusives.
Pour atteindre les objectifs européens de performance énergétique des bâtiments (DPEB), les associations proposent une approche multidimensionnelle centrée sur des normes minimales de performance énergétique (MEPS). Ces normes incluent la rénovation performante des maisons individuelles, l’isolation lors des rénovations de façade ou de toiture en copropriété, la rénovation progressive des logements sociaux et des bâtiments collectifs.
Les organisations appellent également à une stabilité des politiques publiques et à un soutien accru des pouvoirs publics pour sécuriser et encourager les rénovations énergétiques. Parmi les mesures proposées figurent la lutte contre la fraude, la promotion d’outils garantissant la performance des travaux et l’extension des dispositifs de financement public pour les ménages les plus modestes.
En dépit des défis, la quatrième Journée contre la précarité énergétique souligne l’urgence d’intensifier les efforts de rénovation pour améliorer la qualité de vie des ménages et réduire la consommation énergétique des logements en France.